Une attaque de manipulation, dans le contexte de la cybersécurité, fait référence à l'altération non autorisée de données, soit en transit soit au repos. Ce type d'attaque vise à compromettre l'intégrité et la fiabilité des informations, pouvant potentiellement conduire à de graves conséquences pour des individus, des organisations ou des systèmes.
Les attaques de manipulation peuvent se produire dans deux scénarios principaux :
La manipulation en transit fait référence aux attaques de manipulation où les attaquants interceptent des données pendant qu'elles circulent entre des dispositifs ou des réseaux, en modifiant leur contenu avant de les envoyer au destinataire prévu. Cela peut conduire à la transmission d'informations falsifiées. Dans ces attaques, l'attaquant obtient un accès non autorisé au canal de communication des données et modifie les données en transit sans que l'expéditeur ou le destinataire ne s'en aperçoive. Les modifications apportées aux données peuvent inclure le changement de contenu, l'altération de valeurs ou l'injection de code malveillant.
Pour effectuer des attaques de manipulation en transit, les attaquants utilisent généralement diverses techniques, telles que : - Modification de Paquets : Les attaquants modifient les paquets de données à mesure qu'ils passent par le réseau, altérant le contenu pour manipuler ou falsifier les informations. - Attaque de l'Homme du Milieu (MitM) : Dans une attaque MitM, l'attaquant se positionne entre l'expéditeur et le destinataire, interceptant et modifiant les données à mesure qu'elles passent. Cela permet à l'attaquant d'écouter la communication, de capturer des informations sensibles, et même d'injecter du code malveillant. - Attaque de Rejeu : Dans une attaque de rejeu, l'attaquant intercepte des paquets de données valides et les rejoue intelligemment plus tard pour tromper le destinataire ou le système afin qu'ils effectuent des actions non prévues.
Pour prévenir les attaques de manipulation en transit, les mesures suivantes peuvent être mises en œuvre :
Chiffrer les données avant la transmission peut les protéger contre les modifications non autorisées. En convertissant les données dans un format illisible sans la clé de chiffrement, les attaquants seraient incapables de déchiffrer et de manipuler les informations chiffrées. Le chiffrement garantit la confidentialité et l'intégrité des données pendant le transit et rend beaucoup plus difficile la manipulation des données par les attaquants.
La mise en œuvre de signatures numériques peut vérifier l'authenticité et l'intégrité des données, permettant de détecter toute modification non autorisée. Les signatures numériques utilisent des algorithmes cryptographiques pour générer un identifiant unique pour un ensemble de données. Cet identifiant, également connu sous le nom de signature numérique, est attaché aux données et peut être utilisé pour vérifier leur intégrité. Si des modifications non autorisées sont apportées aux données pendant le transit, la signature numérique ne pourra pas être validée, indiquant qu'une manipulation a eu lieu.
La manipulation au repos fait référence aux attaques de manipulation où les attaquants obtiennent un accès non autorisé à un système ou une base de données et modifient les données stockées. Cela peut entraîner la corruption d'informations critiques, conduisant à des opérations ou des décisions erronées basées sur les données manipulées. Dans ces attaques, l'attaquant contourne les contrôles de sécurité et accède à l'espace de stockage où les données sont conservées, comme un serveur ou une base de données.
Pour effectuer des attaques de manipulation au repos, les attaquants peuvent utiliser diverses techniques, telles que : - Injection SQL : Les attaquants exploitent des vulnérabilités dans la couche de base de données d'une application pour manipuler les requêtes SQL et modifier les données stockées. - Escalade de Privilèges : Les attaquants augmentent leurs privilèges au sein d'un système pour accéder à des données sensibles et les modifier. - Craquage de Mots de Passe : Les attaquants tentent de craquer des mots de passe pour obtenir un accès non autorisé à des systèmes ou bases de données, leur permettant de manipuler les données.
Pour prévenir les attaques de manipulation au repos, les mesures suivantes peuvent être mises en œuvre :
Restreindre l'accès aux systèmes sensibles et surveiller régulièrement toute modification non autorisée peut empêcher les attaquants de manipuler les données. Mettre en place des mécanismes d'authentification solides et utiliser un contrôle d'accès basé sur les rôles peut garantir que seules les personnes autorisées ont accès aux systèmes et données critiques. De plus, la mise en place d'un système robuste de journalisation et d'audit peut aider à détecter toute activité suspecte et toute tentative de manipulation potentielle.
Pour certains cas d'utilisation, l'utilisation de la technologie blockchain peut fournir un stockage et une transmission de données résistants à la manipulation. La blockchain est une technologie de registre distribué qui maintient un enregistrement décentralisé et immuable de toutes les transactions ou changements de données. Chaque bloc de la blockchain contient une empreinte cryptographique du bloc précédent, créant une chaîne de blocs qui garantit l'intégrité des données. Une fois qu'un bloc est ajouté à la blockchain, il devient presque impossible de modifier les données des blocs précédents sans affecter toute la chaîne, rendant la manipulation des données extrêmement difficile.